06h00 Par christine morice |
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Eysines
L'Association des riverains du projet Ausone et des particuliers sont partis en guerre contre le projet immobilier Cogedim-Létoile qui prévoit 211 logements.
Après avoir été contraint de revoir sa copie, à la demande de la municipalité, le promoteur Cogedim doit affronter, à présent, l'ire d'une partie des habitants.
Le projet immobilier qui doit voir le jour sur le terrain occupé par la société Létoile, entre la rue Andron et le chemin de la Grave est en effet dans le collimateur de l'Arpa, l'Association des riverains du projet Ausone (Arpa) que préside Véronique Leroy avec l'aide active de celle qui l'a précédée dans ces fonctions, Claire Etchepare, aujourd'hui secrétaire.
L'association, au sein de laquelle l'actuel adjoint à l'urbanisme Alain Dechamps a milité autrefois, avait engagé, des discussions avec la mairie et avec le promoteur. Elle souhaitait obtenir de nouvelles modifications à ce programme qui comprend cinq bâtiments et neuf pavillons. Mais elle a choisi finalement de s'engager sur une voie plus radicale.
Par le biais de son avocat, l'Arpa et trois corequérants individuels demandent, en effet, le retrait pur et simple du projet dans un courrier en forme de recours gracieux adressé le 13 février, au maire de Bruges, Brigitte Terraza.
Le projet est également bloqué par un autre recours (en excès de pouvoir) déposé devant le tribunal administratif de Bordeaux, début février, en vue obtenir l'annulation, du permis de construire signé par le maire le 12 décembre 2011. Il émane d'une famille voisine du terrain, également membre de l'association, qui ne souhaite pas s'exprimer sur le sujet. Au nom de ses 90 adhérents revendiqués, l'Arpa souhaitait principalement que le programme immobilier se limite à 180 logements (au lieu des 211 prévus dans le projet actuel alors qu'il était question de plus de 250 dans l'esquisse initiale). Elle demandait aussi que les bâtiments R + 3 + attique (ce qui revient à construire quatre étages) perdent un niveau.
Défense du cadre de vieMais la concertation n'a pas abouti. Les bénévoles se demandent même, aujourd'hui, si elle a bien eu lieu. Si on ne les a pas écoutés, simplement pour ne pas les froisser. « Nous avons été reçus de manière très courtoise, mais nous n'avons pas été entendus », se désole Véronique Leroy. « En fait, dès que le permis de construire a été signé par la mairie, l'association a eu l'impression qu'on ne l'écoutait plus. Même si des avancées avaient été accordées par le promoteur, notamment en matière de place de stationnement. »
À présent, le principal argument de l'Arpa est le suivant : « Nous ne voulons pas de ces barres d'immeuble dans ce secteur pavillonnaire ».
« Notre vocation est de préserver notre cadre de vie. Nous souhaitons l'accompagner, pas le subir », indiquait en décembre Claire Etchepare. L'Arpa évoque les nuisances sonores que devront subir les habitants de ce programme, en bordure de la ligne de chemin de fer. Elle craint aussi que le projet n'engendre des problèmes de circulation, en plus de ceux présagés par l'arrivée du tram-train au niveau des passages à niveau voisins.
Le maire persisteInterrogée sur la suite qu'elle entend donner à ce recours gracieux, Brigitte Terraza est catégorique : elle n'a pas l'intention de revenir sur le permis de construire qu'elle a signé en décembre dernier. Le premier magistrat ne cache pas qu'elle regrette la décision de l'Arpa. Elle évoque l'évolution de ce projet initié par la précédente municipalité et les modifications acceptées par Cogedim à la demande de la nouvelle équipe (en terme de nombre de logements, d'esthétique ou de places de stationnement).
Brigitte Terraza explique aussi que le secteur Ausone-Létoile doit accueillir globalement 800 logements alors que l'ancien maire, Bernard Seurot, prévoyait d'en bâtir plus d'un millier. « Si l'on construit 200 logements sur le terrain Létoile, il faudra en créer 600 à Ausone », précise-t-elle, évoquant en quelque sorte un système de vases communicants. Elle met en avant la situation stratégique de ce terrain, situé non loin de la future ligne de tramway.
Autre problème soulevé : le maire affirme qu'elle ne voulait pas fragiliser l'entreprise Létoile qui a besoin de vendre la parcelle de la rue Andron pour investir au plus vite dans un « projet novateur » sur la zone de fret. Un projet actuellement bloqué.
Reste à savoir, à présent, si l'Arpa lancera, comme elle le laisse présager, une action devant le tribunal administratif pour obtenir l'annulation du permis de construire.